Comment choisir un vélo électrique
Moins utiliser la voiture au quotidien pose parfois problème. Certains de nos trajets sont un poil longs ou difficiles pour les faire à vélo. Alors on songe au vélo « à assistance électrique ». Est-ce pratique ? Est-ce écologique ? Quels sont les 3 critères pour faire son choix ?
Un point de vocabulaire.
Apparu en France en 1995, le vélo « à assistance électrique » permet d’augmenter la puissance de votre « coup de pédale ». Le vélo n’avancera pas tout seul, il vous faudra pédaler pour que l’assistance électrique vous fasse d’aller plus vite ou grimper une cote sans suer.
La réglementation oblige ces nouveaux véhicules à ne pas dépasser 25 km/h ce qui vous libère des contraintes liées aux engins motorisés. Plus exactement, l'assistance se coupera à 25km/h mais la vitesse du vélo peut bien sûr dépasser 25 km/h en descente. Pas besoin d’assurance et le port du casque, bien que fortement recommandé, n’est pas obligatoire. Et vous pouvez prendre les sens interdits autorisés pour les vélos.
Évacuons tout de suite le débat consistant à savoir si le vélo électrique est « écologique ». La batterie reste un élément polluant et il est indispensable de la mettre au recyclage.
Oui il consomme de l’électricité : 6 kWh/100km par km soit 3 €/an si vous faîtes 10km par jour. En d'autres termes, la facture électrique d'un vélo est de moins d'un euro pour mille kilomètres. S’il est plus polluant qu’un vélo classique, il est bien moins polluant qu’un cyclomoteur thermique ou qu’une voiture.

D’après les témoignages, le vélo électrique ne vient pas vraiment en remplacement d’un vélo classique… mais bien en remplacement d’une voiture. Nombreux sont ceux qui, l’ayant adopté, se surprennent à l'utiliser pour des trajets plus longs, qu’ils n’avaient jusque là pas imaginer faire en vélo.
Un exemple parmi d’autres ? Arriver en sueur au bureau va vous décourager de prendre votre vieux biclou. Mais avec le vélo électrique, vous arrivez frais et dispos.
Enfin, le vélo électrique n’est pas réservé aux personnes âgées ou aux paresseux ! On peut être sportif et apprécier l’aide du vélo électrique. Au final, on peut tout simplement ne pas aimer souffrir. En résumé, sur un vélo à assistance électrique, l'effort n'est pas obligatoire... mais il n'est pas interdit !
Les éléments
Deux types d’assistance
Capteurs de rotation
Ce furent les premières assistances. Elles se déclenchent après un quart de tour du pédalier et sont adaptées à un déplacement urbain. Leur défaut est qu’au démarrage, comme l’assistance ne s’enclenche pas, il faut paradoxalement fournir un gros effort pour faire avancer le vélo qui est bien lourd…
Les fabricants ont maintenant pallié ce problème en ajoutant un accélérateur au redémarrage.
Capteurs de pression
Le capteur de pression va détecter l’appui de votre pied sur la pédale et résout le problème du démarrage.
Deux marques se partagent les meilleurs assistances à capteurs de pression : Panasonic et Bosch. Dernier arrivé, Impulse (Kalkhoff) rivalise dignement.
Dernièrement, Xion permet d’avoir le moteur dans la roue arrière ce qui permet d’avoir une transmission avec triple plateaux (pour pratiques VTT et trekking) ; cette assistance est très souple et silencieuse.
Cependant, et nous insistons sur ce point, après la qualité il y a la sensation. En fonction des personnes, telle assistance vous semblera plus « naturelle » quant à sa réactivité et à sa puissance. Il est donc indispensable d’essayer !
Les batteries
Si au début il a existé différents types de batterie, on ne trouve aujourd’hui quasiment que du Li-Ion. Ces batteries peuvent se décharger complètement sans altérer leur qualité (mais ce n’est pas recommandé). Pour préserver l’autonomie et la longévité de votre batterie, il faut penser à la protéger du froid.
Le critère essentiel est la garantie de cette batterie (exigez au moins deux ans). Une batterie premier prix pourra durer 3/4 ans. Une batterie de qualité plutôt 6/8 ans. Il est alors important d’étudier son coût de remplacement. Le prix d’une batterie varie de 300 à 800 €.

Un vélo électrique made in France… ? un peu d’histoire
L’Allemagne est le berceau de ce type de vélo. Une marque comme Kalkhoff vend près de 2 000 vélos par jour… Outre-Rhin, le vélo électrique est même en passe de révolutionner le tourisme car beaucoup de modèles disposent de commodités pour transporter bagages et enfants en toute simplicité. En effet, avec un vélo électrique, on n’hésite plus à faire 70 km dans la journée...
En France, certaines grandes marques de « beaux vélos » ont passé le cap ce qui leur a permis de revenir sur la scène après le grand passage à vide des années 80 quand surgit le VTT.
En face de ces marques (Gitane, Lapierre) il n’y avait que vélos électriques « à prix d’appel » mais de mauvaise qualité. Acheter un vélo électrique chez Decathlon risque de vous laisser une amère déception. Un vendeur spécialisé depuis 2007 nous le confirme :
« En dessous de mille euros, on ne propose rien, il y a trop de soucis ».
Ces dernières années, des marques françaises spécialisées dans le vélo électrique se sont lancées : Moustache (Vosges), O2feel (Picardie), Cybien (Bretagne) Voltagreen (région parisienne), VéloScoot (Poitou)…
Il faut enfin savoir qu’au début, les revendeurs s’amusaient à assembler les différents éléments (batterie, assistance, cadre…) et installaient même des kits complets pour transformer son vélo en vélo électrique. Avec le changement de législation quant à l’homologation des vélos (obligation légale de produire un certificat d’homologation à la norme EN 15194*), cette pratique a quasiment disparu. Tous les vélos proposés à la vente sont certifiés par un contrôle technique. Mais si vous êtes un spécialiste, vous pouvez acheter un kit pour métamorphoser votre vélo en vélo électrique. Gare à l'aspect législatif alors : pas d’autorisation pour rouler sur la voie publique, donc pas de responsabilité civile en cas d’accident...
Les marques et leur prix
Une fois que l’on sait quel type de vélo on veut (urbain, pliant, vtt), on peut vite être découragé par le nombre de références disponibles.
Un large choix assez paradoxal car les fabricants de batterie sont peu nombreux (Panasonic, Samsung et Bosch) et que les assistances se partagent aussi entre 3 fabricants.
Les 3 critères INDISPENSABLES !
- Le Service Après Vente
Un vélo qui tombe ou qui se dérègle, cela arrive forcément. Mieux vaut s'assurer que votre revendeur pourra entretenir votre vélo. - L’essayer en vrai
Il est évidemment possible d'acheter sur Internet son vélo mais soyez au moins certain qu'il vous plaira. Et pour cela, pas miracle. Il faut essayer. Il y a une centaine de revendeurs en France et forcément un près de chez vous. - Valeur de remplacement de la batterieA long terme, ma batterie est l'élément qui aura à être remplacée. Si elle n'est plus assez autonome, votre vélo, avec ses 35 kilos, deviendra un fardeau.
Et les aides à l'achat ?
Au premier abord, un vélo électrique semble très cher.Côté budget supposons que vous preniez un vélo à 1600 €. Si vous l'utilisez 5 ans à raison de 1000km/an, vous dépenserez donc 5 euros de consommation électrique supplémentaire (autant dire négligeable...). Le vélo vous coûtera 27 euros par mois. Quelques communes et communautés de communes proposent une aide à l'achat. Le mieux est encore de leur demander.
Hasard des rédactions, nos confrères du site ecoconso.be viennent également de publier un dossier sur le vélo électrique très pertinent.